- Conservation des écosystèmes
- Bénéficiaire AJEMALEBU SELF HELP (AJESH)
- Montant du projet 65 000 €
- Subventions FFEM 27 000 €
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État du projet en cours
Le projet est situé dans la Zone Clé de Biodiversité (« KBA ») de Yabassi, qui se trouve dans la vaste étendue forestière qui s’étend de Yabassi (département du Nkam) à Ndikiniméki (département du Mbam), à environ 50 km de Douala et 150 km de Yaoundé. Il se compose principalement de trois blocs de forêt contigus : Makombé (600 km²), Ndokbou (1 000 km²) et Ebo (1 400 km²).
La KBA de Yabassi est réputée pour sa richesse en espèces et les services écosystémiques qu’elle rend aux communautés locales. Selon Birdlife International, la zone est reconnue comme une Zone Importante pour la Conservation des Oiseaux (ZICO), et abrite quelque 310 espèces d’oiseaux classées par la Liste Rouge de l’UICN parmi les espèces menacées telles que le Calao à tête jaune (Ceratogymna elata, VU), la Perruche grise d’Afrique (Psittacus erithacus, VU), l’Hirondelle de forêt (Hirundo fuliginosa, LC) ou le Picathartes à cou gris (Picathartes oreas, NT). Les forêts de Ndokbou et d’Ebo sont également extrêmement importantes pour leurs grandes populations d’éléphants de savane d’Afrique (Loxodonta africana, EN), d’éléphants de forêt d’Afrique (Loxodonta cyclotis, CR) et de plusieurs espèces de primates. Il s’agit notamment du chimpanzé du Nigeria et du Cameroun (Pan troglodytes ellioti, EN), du colobe rouge de l’Ouest (Piliocolobus badius, CR), du drill (Mandrillus leucophaeus, EN) et de la population de gorilles (Gorilla gorilla, EN) découverte par les scientifiques en 2002 et complètement isolée des autres sous-espèces, aucune autre population n’ayant été trouvée dans un rayon de 200 kilomètres.
En raison de sa proximité avec les deux plus grandes villes du Cameroun, l’aire protégée de Yabassi est confrontée à de nombreuses menaces : chasse incontrôlée par des braconniers illégaux motivés par la demande croissante de viande de brousse (serpents, éléphants, petits primates, antilopes, grenouilles…), exploitation forestière illégale, agriculture de brousse, pollution, utilisation de pesticides, pression sur l’habitat, etc. De plus, le conflit entre les chefs traditionnels, favorables à la création d’un parc national, et les chefs traditionnels, qui veulent retourner vivre dans la forêt, augmente la concurrence pour les terres, car il n’y a pas de statut clair pour la zone et pas de reconnaissance internationale forte du site.
L’objectif du projet est de contribuer à la conservation participative de l’héritage KBA de Yabassi et plus spécifiquement de diminuer les pressions concrètes à court terme sur la biodiversité perdue et les ressources naturelles avec un conflit foncier réduit et un système de contrôle et de vérification appliqué ; de soutenir une économie verte basée sur l’utilisation durable des ressources naturelles ; et d’améliorer la reconnaissance légale du paysage de Yabassi en tant que KBA, à la fois au niveau national et au niveau international.