Entretien avec Diorne Zausa, Secrétaire générale de l’ONG ACB-Côte d’Ivoire
Published on 7 mars 2025Diorne, vous êtes aujourd’hui la Secrétaire générale de l’ONG ACB-Côte d’Ivoire pouvez-vous nous présenter un peu votre association ?
L’ONG Action pour la Conservation de la Biodiversité en Côte d’Ivoire en abrégé ACB-Côte d’Ivoire a été créée depuis 2007 par un groupe de scientifiques ivoiriens dans l’optique de vulgariser les résultats de recherche et de mener des actions de conservation. Elle compte actuellement plus de 80 membres dont la majorité sont des chercheurs. Elle a pour objectif principal de développer une véritable conscience environnementale en vue de la sauvegarde de la diversité biologique.
A quel moment et dans quelles circonstances avez-vous personnellement pris le parti de vous engager pour la Nature ?
Depuis que j’ai 7 ans, je sais que je veux être Zoologiste car je considérais déjà que le monde est un tout et que si les animaux disparaissent, les humains aussi et comme je trouvais qu’il y avait déjà beaucoup de personnes qui s’occupent des humains, j’ai décidé de m’occuper des animaux qui n’ont pas la possibilité de se défendre seuls face à la destruction de la nature causée par les humains.
Si vous étiez un animal vous seriez ? Expliquez-nous pourquoi ?
Je suis déjà un animal…Mais si je devais changer d’espèce, je choisirais une espèce moins destructive que l’Homo sapiens. Bizarrement, je m’identifie à l’animal qui représente notre promotion de Master, le paresseux. Je me fixe un ou des objectifs et même s’il faut du temps pour l’atteindre, je continue ma route peu importe les obstacles.
Si vous aviez un pouvoir magique extraordinaire que souhaiteriez-vous changer ?
J’aimerai que la paix soit présente partout dans le monde et que chacun de nous puisse prendre conscience de l’importance de la nature et qu’on arrive à vivre en harmonie avec elle.
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes africain.e.s qui s’engagent dans la vie associative au profit de la Nature ?
J’apprends beaucoup en étant bénévole dans l’ONG ACB-Côte d’Ivoire, qui est quand même en lien avec mon travail. Cela m’a permis d’augmenter fortement mon réseau et de montrer mes compétences auprès de ces nouveaux contacts. Cela m’a permis aussi d’acquérir des compétences complémentaires qui me seront utiles pour la suite de ma carrière.
Je conseille donc à ces jeunes, de poursuivre leur engagement volontaire et que leur motivation soit toujours guidée par leur envie de préverser la nature et non pour se faire du profit. Il faut rester intègre et ouvert. Soyez pro-actif selon vos compétences et vos intérêts en les mettant au profit de la préservation de la nature.
Une belle rencontre de vie sauvage ?
Je menais une étude dans le Parc national de Taï sur les Mone de Campbell. Un jour, nous avons été encerclés par un grand groupe de singes mangabey qui marchaient discrètement au sol et le temps de se rendre compte de leur présence, nous étions au milieu de leur groupe. C’était un groupe habitué à la présence humaine, ils n’ont pas prêté attention à nous sauf les juvéniles. Un jeune en particulier m’observait beaucoup et se rapprochait de moi. Nous nous sommes regardés pendant longtemps dans les yeux et c’était vraiment un moment magique. J’ai bien évidemment gardé une certaine distance mais j’ai vraiment eu l’impression qu’il n’aurait pas fui si je m’approchais plus. Des moments comme celui-ci sont précieux et nous permettent d’alimenter encore plus notre vocation.
Quels sont les plus grands défis que votre organisation rencontre ?
Parmi les plus grands défis que notre organisation rencontre, il y a l’obtention de financements réguliers pour réaliser plus d’actions de conservation et le manque de proactivité au niveau de nos membres.