Interview de Green Transformation 2050
Published on 26 janvier 2023Greentransformation2050, (GT2050), est une ONG de développement de droit Guinéen, spécialisée en environnement et lutte contre les changements climatiques, qui intervient dans les secteurs de la conservation et de la gestion des aires protégées. Son Président, Alpha Kaloga, et son Directeur, Alpha Diallo, qui reviennent de la COP 27, évoquent la place de la société civile africaine dans le débat mondial pour la préservation de l’environnement.
1. GT2050, représenté par son Président et son Directeur, revient de la COP27 en Egypte, qu’est-ce qui fait que votre ONG a pu être représentée ?
Le président de GT2050 est le négociateur en chef pour l’Afrique sur les pertes et préjudices liés aux changements climatiques. En cette qualité, il a passé la plus grande partie de son temps à négocier les trois points d’agenda de la COP27 sur les pertes et préjudices. De ce fait les activités relatives à l’ONG, ont été suivies par le Directeur Exécutif.
En effet, le Directeur Exécutif de GT2050 a récemment intégrée la Nouvelles Génération de Négociateurs (NGN) qui est un groupe de jeunes négociateurs qui travaillent ensemble dans le cadre de la Climate Leadership Initiative (CLI) avec le soutien de Loss and Damage Collaboration (LDC) et de l’Institut International pour l’Environnement et le Développement (IIED) ainsi que de nombreux autres organismes. La NGN se concentre sur des sujets tels que la finance, l’adaptation, Action for Climate Empowerment (ACE), la technologie, l’article 6 de l’accord de Paris et la transparence, le genre, l’agriculture, etc. Ainsi, en tant que membre de la Loss and Damage Youth Coalition (LDYC) le Directeur Exécutif a pu bénéficier d’un financement pour sa participation à la COP27 à travers la Fondation Heinrich Böll Stiftung (HBF).
2. Comment avez-vous perçu la présence et la prise en compte de la société civile africaine dans les décisions à cette COP27 ? En quoi pouvez-vous dire que ses revendications ont-été bien prises en compte ?
La 27e Conférence des Parties (COP) qui s’est tenue à Sharm El-Sheikh a été l’occasion de s’interroger sur les plus grandes préoccupations climatiques globales et d’inviter les pays africains à évoquer les problèmes relatifs aux pertes et préjudices. Chaque objectif est une priorité, pour ceux qui sont en première ligne du changement climatique dans les pays africains et autres pays en développement vulnérables. La meilleure façon de mettre ces préoccupations sur la table des échanges est d’impliquer les différents acteurs (étatiques et non-étatiques) des pays développés, et des pays en développement, pour revenir sur les questions les plus critiques liées aux pertes et préjudices et autres questions que la COP interroge.
Le constat a été de comprendre que les organisations de la Société Civile africaine ont peu d’idées sur la façon dont les Etats africains appréhendent les problématiques liées aux pertes et préjudices associés à l’impact du changement climatique au niveau local. Pour que les Etats africains puissent vraiment concevoir des politiques qui s’adaptent aux contextes locaux, les ONG doivent être qualifiées et équipées pour pouvoir alerter sur les événements à évolution lente et communiquer sur les déplacements provoqués par les perturbations climatiques internes, qui ne sont souvent pas signalées.
3. Quel rôle voyez vous pour la société civile africaine suite à la COP27 ? Allez-vous continuer à être actif à ce niveau ?
Nous répondons par l’affirmatif qu’en sa qualité d’ONG africaine, GT2050 compte participer activement aux différents échanges nationaux et internationaux pour plus d’impact positif et de possibilité de levée de fonds.
En ce qui concerne les Organisations de la Société Civile (OSC) africaine, pour être actives à ce niveau, leur rôle pourrait être de :
– Identifier et décrire le type d’assistance technique nécessaire pour faire face aux pertes et préjudices à l’échelle nationale et régionale.
– Faire la promotion de l’assistance technique au niveau international, ce qui nécessitera un soutien urgent et immédiat, notamment en matière de financement et de renforcement des capacités.
– Nommer des points de contact pour les pertes et les préjudices, et ces points de contact doivent relancer les progrès et jouer le rôle de canaux pour les demandes d’assistance technique des parties concernées.
– Organiser des campagnes d’impulsion des OSC africaines sur le développement d’un conseil consultatif, qui sera un organe de convocation / secrétariat, entre autres choses et ils doivent définir leurs rôles et responsabilités, en tenant compte des perspectives, des besoins et des priorités des pays en développement, y compris ceux de l’Afrique en particulier.
– Ouvrir une fenêtre d’opportunité pour la mise en œuvre des actions pour le financement des pertes et préjudices et cela avec d’autres parties prenantes pertinentes de l’étranger.
– Discuter également de la qualité, de la quantité et de l’accessibilité du financement requis pour que le Réseau de Santiago puisse fonctionner et fournir une assistance technique, tout en tenant compte des besoins et des priorités des parties africaines.
4. En ce qui concerne vos activités en Guinée, vous avez de bonnes nouvelles côté financement, pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
L’ONG GT2050, est nouvellement bénéficiaire de deux financements de la fondation ‘’Stichting Otterfonds Vlietsingel’’ et de la Coalition des Jeunes sur les Pertes et Préjudices (Loss and Damage Youth Coalition) LYDC-Grant pour mettre en place ses activités.
Ces deux projets d’une enveloppe d’environ 85,000 Euro, seront exécutés respectivement dans la périphérie du Parc National du Haut Niger (PNHN) dans les préfectures de Faranah, Dabola et Kouroussa; et la région de Kabaki incluant les zones occupées par les déplacés climatiques ayant perdu leur domaine agricole suite à la cession de la digue.
Le premier, vise à contribuer à la gestion durable des ressources naturelles du Parc National du Haut Niger par une meilleure participation des communautés locales. Ce projet est la suite logique d’un premier projet financé par le Comité français de l’UICN (PPI) en 2020 et 2021, qui visait à contribuer à la gestion durable des ressources naturelles grâce à la participation active des communautés locales.
Le deuxième, qui sera exécuté dans une zone littorale vise à accroître la résilience des communautés en raison de la migration climatique interne inattendue en Basse Guinée, à travers une relocalisation et une réinstallation des communautés affectées de Kabaki’.
Quant aux activités, nous prévoyons la sensibilisation et le renforcement des capacités des Organisation de la Société Civil (OSC) sur les pertes et préjudices dus aux impacts changement climatique. Nous prévoyons également d’aider financièrement à la relocalisation et à la réinstallation des communautés touchées en construisant des moyens de subsistance alternatif et des abris, des latrines et un forage pour les familles déplacées dans l’une de leurs nouvelles résidences.
L’impact espéré est d’influencer les politiques et de mobiliser les voix guinéennes sur les pertes et dommages résultant des effets néfastes du changement climatique.
N’hésitez pas à suivre notre page Facebook pour être au courant de nos activités.
Pour aller plus loin :
https://nypost.com/2022/11/19/cop27-countries-poised-to-make-deal-on-historic-climate-fund/amp/